On cause un peu de cul parce que ça ne me dérange pas. Mais je sais ce que tu vas en penser. Quelqu'un qui accepte d'en parler accepte implicitement de s'y livrer, c'est une sorte de service après-vente de la conversation. Tu réponds même que l'amour c'est nul, que ça sert à rien, que c'est sympa à notre âge mais que la vie c'est bien mieux sans passion. Je paie le dîner, je ne t'ai rien demandé mais puisque ça me fait plaisir. Ensuite tu essaies de m'embrasser, je t'en empêche. Je ne me sens pas obligé par les vingts euros du repas. Tu insistes pour que je boive quelques verres. J'accepte. Je tiens mieux l'alcool que toi. Ensuite je te ramène et tu essaies encore de m'embrasser, et je dis encore non. Le premier refus n'était pas une plaisanterie. Tu essaies une troisième fois et je dis toujours non.
Pas parce que je pense oui. Je m'arrête où et quand je veux: est-ce que c'est si surprenant?
Ce matin dans mes draps gelés. Le texto dit: "Franchement t'abuses".
Et moi, je suis trop fatigué pour le prendre avec humour, et trop bien élevé pour t'envoyer te faire foutre.
La guerre des sexes n'a donc pas eu lieu..