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Ecrire plus fort. Mybruises
12 novembre 2022

Avaler les molécules du malheur, manger mes arguments.

On s'en cache des choses, tellement d'éléments à comprendre. Sommes-nous devenus ceux que nous voulions ? Personnellement, je pense que c'est ma perception des choses, qui fait que je n'ai jamais été en adéquation avec ce qu'on voulait m'offrir et ce que la vie me donnait. J'ai toujours été lunaire, tout un monde dans les nuages sauf qu'aujourd'hui, il y a de l'orage. Une tempête sous-jacente que j'ai pu nourrir au fil des années parce que j'ai subi sans rien dire et que j'ai développé une sorte de muscle incroyable de refoulement. Les multiples humiliations au collège qui se sont transformées en colère et qui ressurgit et m'emporte plus de vingt ans après. On cumule, on accumule, comme sur un grand bureau rempli de dossiers du début de l'année 2000 puis 2001 puis 2002, puis le bureau commence à se péter la gueule en 2020 ou avant. Avant même que tu décides de t'en rendre compte. Et là, il faut trier, parce que l'enfant en toi crie. Il hurle. Alors maintenant tu dois gérer tes dossiers.

Le mal qu'on m'a fait est une information qui est restée ancrée en moi. Alors vient la naissance de l'arrogance, on se trompe, comme dans les films américains où le personnage principal très timide se laisse marcher sur les pieds durant des années lorsqu'un jour il se dit :

"JE VAIS CHANGER!"

et il commence à devenir un vrai connard. Et tout le monde lui dit :

"Ah bah non tu fais le mauvais choix!".

Mais j'ai surenchéri, provoqué aussi parfois, sauf que ça a blessé des gens. Je me suis excusé à certains moments même si ça n'efface rien. 

Aujourd'hui j'apprends à apprendre. Pouvoir être timide ou pouvoir aussi aimer d'être là et qu'on m'entende, faire rigoler mes amis pour ensuite retourner dans ma caverne. Repartir, revenir, me centrer, revenir.. Accepter ma timidité sans pour autant passer à côté de tout et des autres. Alors qu'en même temps, c'est très difficile de sortir de quelque chose que les autres attendent de toi. 

Je sais que j'ai fait fausse route, mais on peut seulement s'en rendre compte quand certains te tournent le dos. C'est le meilleur service qu'une personne puisse te rendre : Tourner le dos à quelqu'un qui est en erreur plutôt que de le lui reprocher en pleine face. J'en reviens tout juste de ça et vraiment, ça marchera jamais, franchement ça ne marche pas les :

"Hey tu sais c'est pas bien quand tu fais ça." 

Ça ne fonctionne pas, personne ne peut convaincre quelqu'un. On peut aider en expliquant qu'on n'est pas d'accord avec l'autre ou que ça a fait de la peine ect. En pratique ? Il faut juste s'absenter et laisser les gens dans leur sauce en priant pour qu'ils se redressent seuls. La bienveillance et la gentillesse ne changent rien. Tant que ça ne vient pas de la personne elle-même, toutes les méthodes seront inefficaces. On peut aider parfois en s'éloignant de leur trajet. Et peut-être que le manque de la relation que ça aura créé leur fera se demander "Pourquoi ?". Et ensuite, c'est à la personne de faire son travail, d'agir malgré ses doutes et de retrouver la bonne direction.

Pour autant, c'est tumultueux de savoir quoi mettre dans sa vie, ce qu'on va en faire, ce qu'on veut raconter par le biais de son existence, trouver un but à sa présence. Arrêter de s'arnaquer pour enfin se résoudre.

"Être heureux". D'accord, je veux bien. Les gens, d'ordinaire, s'arrêtent là, mais moi, je ne peux pas en rester là. Je veux savoir :

"Est-ce que c'est bien d'être heureux ? Est-ce que tu as toujours voulu être heureux ?"

J'aime soulever plein de questions, ouvrir des portes de narrations et à ce moment-là, on commence à comprendre des choses, ça lance des explications et on peut découvrir des informations qui résonnent et qui sont extrêmement enrichissantes tout d'un coup. Ce qui me stimule, c'est la recherche de la vérité, de la vérité des autres, certainement parce que je n'ai fait que me mentir, me duper. Désormais, je me stimule pour soigner mes traumatismes, soigner tout que je n'ai pas pu digérer et que j'ai refoulé dans mon esprit mais qui s'est finalement caractérisé dans mon comportement, comportement instable et agressif parfois. Panser mes blessures pour aller mieux, c'est un bon débat, un bon défi aussi. Pouvoir enfin être sain. En attendant, j'avale les molécules du malheur, les anxiolytiques et compagnie. Une cure, une fuite. Fuir le monstre, fuir les déceptions qui m'habitent. Mais rien n'est perdu d'avance. Il faut réussir à se recentrer avec ce que tu es au fond de toi, le but c'est ça. Trouver ses valeurs. Planter de nouvelles minuscules graines pour qu'à la fin, grandisse un bel arbre.

Depuis l'adolescence, je me suis tellement déprécié, comparé.. que j'en avais mal au ventre en regardant les gens, du coup, je n'ai jamais rien remis en cause. Cette sensation faisait partie de moi. Point. Alors j'ai laissé la vie ne plus avoir de goût, sauf celui de l'alcool. Le sucre est devenu amer, le soleil brûlait, la lumière m'aveuglait. Ma vie est juste devenue ce mal de ventre et mon cerveau, une toupie :

"Pourquoi ? Pourquoi ? POURQUOI ? POURQUOI MOI ? Comment ça se fait ? Ce sera toujours comme ça ?"

J'ai été amputé de toute faculté de savoir où était ma place, mais je veux tout chambouler pour exister autrement, autrement que par les drames et mes traumatismes. J'ai plein d'idées pour me corriger, je me rassure, en me disant que je vais vraiment travailler dur sur mes imperfections, que ça va justifier le fait que certaines personnes ont eu raison de me choisir pour ami, et peut-être pouvoir me rapprocher de certains membres de ma famille. Tout le travail que je vais engager pour m'améliorer, c'est pour être un gage de qualité envers moi et ceux qui m'entourent. Devenir moi, officiellement.

Ce n'est pas parce que je suis un bordel bien établi, que ça ne vaut pas le coup de le modifier, de l'anéantir, le déconstruire. Vous prenez trop de place dans mon coeur pour que vous ne soyez qu'anecdotiques. Devenir moi, malgré l'eau salée qui coule sur mes joues.

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  • Dans l'itinéraire d'un enfant Gâté, Fou, Fêlé, Cassé, Enivré. J'ai besoin d'AIR, comme j'ai besoin de dire TOUT ce qu'il me manque. ECRIRE, SAVOIR que tout s'arrête un peu au moins une fois dans la journée..
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